Père-Lachaise: 1804-1824

Peut-être ne le savez-vous pas encore mais les Registres journaliers d’inhumation des cimetières parisiens sont enfin en ligne. Hourra ! Nous voilà avec une jolie banque de données à portée de clic : elle intéressa les historiens comme les généalogistes. Voici le lien:

http://archives.paris.fr/r/216/cimetieres/

A lire pour mieux comprendre

Attention ces registres ne sont pas toujours faciles à manipuler et si vous n’avez que peu d’informations sur la personne recherchée – pas de date de décès précise, pas de cimetière parisien identifié – alors il vous faudra beaucoup de patience et une bonne paire de lunette…

Je n’ai pour l’instant travaillé que sur le premier registre journalier d’inhumations du Père-Lachaise, qui commence le 6 juin 1804 et s’achève le 2 juillet 1818. Mon relevé s’arrête pour l’instant le 31 décembre 1815 et comporte 3392 entrées.

Quelques remarques:

Ce registre est la copie non-conforme de l’original, établie après le 2 juillet 1818. J’avais déjà évoqué cette possibilité dans mes précédents articles mais les heures passées à dépouiller le registre ont confirmé mon intuition. Ainsi, les emplacements des sépultures notés dans les registres sont ceux constatés au moment de la réalisation de la copie : la sépulture du littérateur Baculard d’Arnaud est notée dans la 10ème division « dans la pièce de l’orangerie au pied du noyer et en bas du tombeau Ravrio » alors qu’il a reposé jusqu’en 1815 au moins dans une fosse temporaire, le long du mur des Hauziaux (actuelle 58ème division). De même, les défunts ayant quitté le Père-Lachaise pour un autre cimetière avant que la copie ne soit réalisée ne figurent pas dans les registres : ainsi la reine Louise de Lorraine, qui a elle aussi reposé près de 10 ans dans une sépulture temporaire à côté de Baculard d’Arnaud avant d’être transportée à l’Abbaye de Saint-Denis, ne fait l’objet d’aucune mention. Les inhumations en fosses communes, les plus nombreuses, ne sont, elles non plus, pas mentionnées. Je rajouterai à cela une difficulté supplémentaire : les noms de famille sont souvent écrits de manière approximative et phonétique et c’est encore pire pour les étrangers puisque leurs noms sont souvent francisés. Enfin, et c’est un point déjà évoqué sur ce blog, les indications de localisation sont difficiles à comprendre, soit qu’elles utilisent un repère disparu – un arbre ou un monument par exemple – soit que leur libellé même laisse dubitatif. Ainsi peut-on lire pour une inhumation en fosse temporaire de 1815 : « 1ère ligne double, en haut, derrière Mme Fisback, la 22ème ligne, la colonne Belzia, et en face de M Boullenger. » Voilà, voilà…

Ne boudons pas notre plaisir, la mise en ligne des registres est une avancée considérable mais il ne faut pas perdre de vue que ce document était à l’origine destiné à la seule administration des cimetières. Il n’a jamais eu pour but de faciliter le travail de l’historien ou du généalogiste deux siècles plus tard.

Cependant, pour faciliter vos recherches, vous trouverez ci-dessous la liste des inhumations telle qu’elle a pu être établie à partir des registres journaliers, du 6 juin 1804 au 31 décembre 1815.

PS : j’ai corrigé certaines orthographes quand les noms étaient connus et/ou les défunts référencés sur Geneanet. Je n’ai pas pu le faire pour tous les noms aussi si vous notez une anomalie, n’hésitez pas à me la signaler. De même, j’ai laissé tous les prénoms notés dans les registres, le prénom d’usage n’étant pas identifiable.

Bonnes recherches…